Mais est-ce de l'art?

De Paul Gonze
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(délirante partagée le 29 janvier 2021)

Le Go between 02 p.jpg
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J'adore ce cupidon trônant sur un trésor de pralines "Mon Chéri" qui, la tête auréolée de connecteurs mâles, plutôt que de tirer des flèches sur ses suppliants, leur offre une gerbe de contacteurs femelles.

Je l'adore parce qu'il incarne ce que devrait être, à mes yeux, l'art: un système d’interconnexion sympathique, une maille de vecteurs de reliance, une source de jouissances d'autant plus intenses qu'elles sont partagées, démultipliées... rien n’interdisant d'apparenter le ravissement esthétique à l'extase mystique, voire à l'aveuglement amoureux.

De l'art donc? Question qui me tarabuste assez peu, peut-être, ou du jeu n'ayant d'autre finalité que du plaisir individuel se découvrant mutualisé, humanisé, universalisé... par la chanson éraillée de "What a Monderfull Word", par le nacre d'une perle dansant sous l'oreille d'une jeune hollandaise morte depuis longtemps, par le réverbère clignotant d'un allumeur égaré dans le plus noir des néants...

Et donc, oui, art ou pas art, le monolithe du YAPLUKA sera totalement inutile... et aussi indispensable, pour se confronter à l'incertaine, peut-être absurde finalité de l'existence, que le sourire gratuit d'un.e inconnu.e.

 

N'est-ce pas pour cette raison que plus d'un lecteur du délire du 21 janvier - lecteurs que je tiens encore ici à chaleureusement remercier  - a adhéré à la folie d'ériger au sommet du Yapluka une version quasi éternelle (difficile de ne pas exagérer un peu quand on est pris par le rêve) du Monolithe de Lumière, ayant, complice avec bien d'autres, alimenté sa cagnotte de Dream Funding de près de 1.300 € en une bonne semaine.

Dans ce contexte, j'ose cependant avouer que 999 dons de 3 € me toucheront plus que le geste flamboyant d'un.e mécène me versant 3.333 €, assimilant chaque trio d'euros à une chope partagée (oh la cuite virtuelle!) ou plutôt à cette fine feuille d'or que la plus légère brise pourrait emporter, déchirer, mais qu'un.e birman.e, balinais.e, vietnamien.ne, ... dépose sous le sourire du Bouddha, chacun.e étant conscient.e que son anodine offrande, parce que partagée par des milliers d'autres fidèles et répétée de semaine en semaine, aura le pouvoir de diviniser ce qui se révélera bien plus que son Rêve ...

  

Qu'importe si les genoux du Sage deviennent éléphantesques

Boudha enffeuillé d'or 01.jpg
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Qu'importe si l'indicible se camoufle sous une sculpure abstraite

Boudha enffeuillé d'or 02.jpg
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Quoique... car, ici et maintenant - suspense - le monolithe du Yapluka a-t-il vraiment quelques chances de briller ailleurs qu'au-dessus des landes d'Onirie? En effet, pour résister aux vents hurlant au sommet du Yapluka à plus de 200 km/h, le monolithe devrait être ancré dans un socle de béton armé de 5 tonnes. Soit 400 sacs de ciment, sable et gravier plus des  fers à béton et un peu d'eau à coltiner la haut puis peut-être à redescendre vers une déchetterie sous forme de concassé au marteau-pic puisque le terril du Boubier est un monument classé dans une propriété privée...

Suspense... Me faudra-t-il rembourser chacun de mes généreux donateurs?

  

 

nostalgique de plus anciens délires hebdomadaires?