Pour spéculer dans l’art plutôt que sur l’or

De Paul Gonze
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Participation de Marc Thomson, homme de l'art spécialite du travail à l'aiguille,  à l'opération commando "C'était pour Rire" exécutée le lendemain de la Fête des Saints Innocents dans l'ING Art Center, consistant en la pose d'un Kin no Unko, porte-chance japonais, au-dessus du lingot d'or de Marcel Broodtaherts

 

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AD : C’est voulu : les douze plaisanteries du rez-de-chaussée, baignant dans l’artificielle lumière des néons, se veulent mignonnettes mais la treizième ! Je vous promets une fumisterie aussi scandaleuse que la trahison de Judas aux yeux des douze apôtres. En effet, quand tous les gardiens du temple se précipiteront au rez-de-chaussée pour appréhender les amuseurs publics, un discret couple de Sinistres Pitres remplacera le précieux lingot d’or de Broodthaerts, brillant de mille feux dans la pénombre de la salle des coffres telle une idole dans le Saint des Saints, par un Kin no Unko, ce merveilleux porte-chance adoré par les japonais. Ayant planté sur sa cime un cure-dent porte-drapeau bleu blanc rouge vertical et horizontal .

KG : Je goûte la métamorphose… Mais que feront-iels du lingot d’or ? Il vaut, nimbé du statut d’œuvre d’art, plus de 100.000 €, le double de son banal équivalent vendu par n’importe quel courtier. S’iels s’échappent de la gueule du loup, pardon, et c’est encore plus délicat, du lion, s’imaginent-iels pouvoir brader leur butin chez Christie’s puis aller se les bronzer sous le soleil des îles Caïman ?

AD : Seriez-vous naïve, douce et tendre Krépuscula ? Nos Sinistres Pitres se prennent pour des anartistes, pas des abonné.e.s du Club Med. Leur intention est de simplement noyer la chose, emballée soigneusement dans un sachet hygiénique , au fond de la cuvette du trône réservée aux dames, accessible à quelques mètres.

KG : De l’or chié comme de la bouse de vache, une vulgaire œuvre d’art évacué comme un inestimable étron : c’est angélique … Mais n’angoissent-iels pas à l’idée de n’avoir même pas des oranges à digérer au soir du réveillon ?

AD : Patience, patience, les jeux ne sont pas encore faits ! Recon-naissant leur méfait, les voleur.e.s joueront aux innocent.e.s répétant n’avoir voulu que faire rire, jouer avec le commissaire (ou la curatrice) de l’exposition ! Au jeu du chaud-froid : « Ah, là c’est tiède ; Monsieur (ou Madame) ; Oh, près de Mc Chose, vous allez vous les geler ; Oui, revenez vers la sortie ; Oulàlà, là ça chauffe, ça va bouillir, ouille, oui, oui, plongez votre main dans la toilette - attention à votre Rolex ! (ou à votre Cartier !) - pour la rafraîchir et … oh, regardez votre trésor : il brille tel un sou neuf, le divin enfant, le soleil de l’an 22. Meilleurs vœux, cher Monsieur (ou chère Madame) ! »

KG : Mais si, avant votre hahahappy-end, une visiteuse un peu trop pressée tire la chasse ?

AD : Condamnant mes compères à rechercher le prodige dans les égouts de la ville ! Ce serait trop drôle … J’espère qu’iels l’éviteront en chapeautant l’ovale de la lunette de l’avis « Temporairement bouchée ».

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extrait du Livret "C'était pour Rire"