Quel bilan: ni tout ni rien?

De Paul Gonze
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J'ai pris ma retraite il y a déja quelques années, assurerai la dissolution de l'asbl TOUT dans les mois qui viennent et passerai l'arme à gauche à brève ou très brève échéance.

A titre personnel et peut-être aussi pour stimuler chez autrui la juste perception de la "Vanitas Vanitatum",  je voudrais chercher à faire le point sur l'activité onirique de TOUT, sur sa pertinence, sur ses retombées.

De prime abord, cette prétendue exploration des terres d'Utopie me semble virer à l'échec. A part quelques nostalgiques de plage sous les pavés, de bicane d'Absurdie ou de phare pharaonique, le Valet des rêves n'a plus ausune activité artstique et s'en console en jouant, dans les caves de sa tour d'ivoire,  à l'anartiste papowète: on commence à connaître la chanson.

Mais cependant...

Quand je m'interroge sur les raisons de cet "echec", je m'en trouve quelques-unes relatives à ma personne ou personnalité, d'autres liées à la structure de l'association sans but lucratif TOUT et certaines imptutables bien évidemment à la société dans laquelle ils ont interagis.

A un niveau personnel, je dois reconnaitre que

1) Je ne suis pas vraiment (et n'ai jamais cherché à être) un personnage médiatique malgré le caractère mégalomaniaque de certains de mes rêves. Dans une société où on achète un sac pour l'étiquette qu'il porte et une oeuvre pour la signature qui la dépare, ça ne pardonne pas.

2) Cette (fausse?) modestie me pousse à me cacher derrière une dizaine de pseudonymes. Sous prétexte d'allergie au star-system et à la tendance d'apprécier une oeuvre non pas pour elle-même mais pour la notoriété de celui qui y appose sa griffe, je fausse le jeu et ne dois pas m'étonner si personne ne ramasse les cartes..

Evidence qui est renforcée par le fait que je n'ai aucune mémoire des physionomies et des noms et que donc, des individus qui ont collaboré avec moi et me considèrent comme ami paraissent à mes yeux comme des étrangers. Quand ils me sourient, je leur sourie avec autant de politesse que de gène. Et quand ils évoquent quelques haut-faits du passé, je me contente d'opiner du chef, me demandant "in petto" de quoi l'on parle. Ma mémoire aussi est une passoire.Un exemple entre mille: je n'ai pas reconnu le ministre qui, trois semaines auparavant, m'avait octroyé une subvention pour un projet d'art public.


Ces déficiences sont amplifiées du fait que je ne fonctionne pas en tant qu'individu mais que je prétends n'être q'un des agitateurs d'une nébuleuse dont  les projets ne s'inscrivent pas dans la logique du système artistique contemporain. Au contraire, il s'inscrirait plutôt à contre-courant, n'étant en particulier pas commercialisable, rentable, spéculable...