Rêve de Gâteau Sorcier

De Paul Gonze
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SPACE CAKE

 DE RENAISSANCE DE SORCIERES EN MAGICIENNES

à déguster au midi ou minuit du 22.222ème lever et coucher de soleil

du Centre des centres.

 

L’art culinaire, comme les beaux-arts, ça n’a rien de sorcier...

 

Plan de base du gâteau.jpg
Plan de base du gâteau.jpg

Au mitan de la clairière du sabbat, disposez un plateau circulaire dont la bordure sera métamorphosée en cercle magique par enfarinage au sucre glace et plantation de 36 bougies infernales, de la variété dont la flamme renait sans cesse.

Suspendez au-dessus du plateau un nuage de barbes à papa (à ne pas confondre avec celles qui ombragent tant de belle-mères) violet au sein duquel mille et une loupiotes scintillent et que zèbrent une douzaine d’éclairs au chocolat bleu pâle poursuivis par de tonitruants pets de nonne à l’eau de rose.

Inscrivez à l’intérieur du cercle deux triangles imbriqués en sceau de Salomon.

Dans les trois pointes du triangle nord, semez trois dents de dragon cerclées d’un collier de 36 langues de chat Minagrobis et défendues par une armée de misérables bataillant derrière une barricade de 7 x 7 couilles de satyre.

Dans les trois pointes du triangle sud, disposez trois nids d’angélique berçant les rêveries de 36 œufs de grenouille rieuse soutenues par un chœur de merveilleuses auréolées en leur chapelle ardente par 7 x 7 tétons d’ondine. 

Nappez l’hexagone de communion extatique de crème de citron à l’orange au centre duquel vous déposez le dôme des mille et une promesses, demi-sphère de royal tremblant aux marbrures fluorescentes farcies de rondelles de nanas des tropiques et de fruits de vieux garçons.

Quand sonneront les douze coups de midi ou minuit,

  • allumez la lumière noire ;
  • enflammez les 36 bougies magiques en tournant dans le sens anti-horloger et en cheminant à partir du levant vers le couchant puis du couchant vers le levant ;
  • Aspergez d’essence de fleur d’oranger les babas au rhum, au lard et à la feuille d’or occupant la zone extérieure du sceau de Salomon pour noyer le gâteau dans un bouillonnement de brume épaisse.

Quand la brume bleuâtre se sera dissipée, invitez trois donzelles qui ne savent pas encore aussi magiciennes que sorcières à souffler et souffler et souffler encore les 36 bougies magiques en valsant dans le sens horloger, encouragées par les incantations des enchantées et ensorcelés.

Si elles réussissent à éteindre la couronne de flammes lucifériennes, l’hasardeux partage du space cake pourra débuter, les un(e)s et les autres recevant un rien de royal tremblant et un peu de barbe à papa saupoudré de poudre de perlimpinpin accompagnés d’un misérable ou d’une merveilleuse, d’une langue de chat ou d’un œuf de grenouille, d’une couille de satyre ou d’un téton d’ondine, d’une rondelle d’éclairs au chocolat ou d’un débris de pet de nonne, d’un éclat de dent de dragon ou d’un brin de nid d’angélique…

 

Mais les balais de sorcières ? Et les fourches de Satan ? Chut : il ne faut jamais en dire trop…

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Petites précisions techniques sur la présentation et les ingrédients du Space Cake DE RENAISSANCE DES UNES DANS LES AUTRES

 

- Le space cake est une pièce montée sur un disque de 122 cm de diamètre disposé à environ 90 cm de hauteur.

- Le cercle magique, tracé traditionnellement avec de la farine sur le sol, dresse une muraille cylindrique dont le rayonnement protège celui qui y pénètre des influences maléfiques environnantes. Étant ici à base de sucre farine, son efficacité ne pourra qu’être décuplée.

- Le nuage de barbe à papa, flottant à quelques deux mètres de hauteur au-dessus du disque, contient en son centre une guirlande de LED clignotante alimentée en basse tension. Y sont aussi suspendus des éclairs au chocolat blanc teinté en bleu et des pets de nonne fourrés de crème à la vanille.

- Le sceau de Salomon est formé par deux triangles entrelacés, symbolisant l’interpénétration des principes Yin et Yang. Selon les légendes médiévales juives, islamiques et chrétiennes, celui qui le possède commande aux démons et entend le langage des animaux.

- Unecanine de dragon est une glace à la mangue taillée grossièrement en cône et dont la pointe dégouline de confiture de groseilles à maquereau. Elle est bordée de petits biscuits communément appelés langues de chat, ici de  Minagrobis, et entourée  de misérables, pâtisseries à base de génoise aux amandes et crème au beurre. Une couille de satyre est une praline faite d’une cerise au kirch prise avec sa queue dans un enrobage de chocolat noir de noir.

 - Un nid d’angélique, variante bon marché du nid d’hirondelles, est à base de spaghettis sucrés tissés en couronne dont le pourtour est émaillé d’angélique confite. Les œufs de grenouille rieuse pourraient être en chocolat au lait. Une merveilleuse est plus savoureuse qu’un merveilleux bien que sa recette soit quasi identique. Un téton d’ondine est une fraise nappée de chocolat blanc et surmontée d’un grain de café chat noir.

- Le dôme des mille et une promesses est une demi sphère de royal tremblant (à base de gélatine et d’alcool de vieux garçon) contenant des rondelles de nanas, pardon d’ananas des tropiques. Il est coloré à la rhiboflavine fluorescente et posé sur un plateau de verre circulaire protégeant un néon UV de lumière noire.

- Les babas au rhum sont de banals (ou banaux) babas au rhum couverts de feuille d’or pur et de lard rose. Ils reposent sur un lit de carboglace qui, aspergé d’eau chaude éventuellement parfumée à l’essence de fleur d’oranger, se met à bouillonner en dégageant une épaisse brume bleuâtre. 

- La poudre de perlimpinpin est un sucre qui pétille dans la bouche au contact de la salive.

 

 

¿

Mais

oserez-vous apparaître

entre chien et loup

au Sabbat

des Atelier Sorciers

le lendemain du solstice d’été

(le samedi 22 juin à partir de 17 heures)

pour fêter leurs quelques 22.222 journées et nuitées de délires créatifs

sous plus de 400 lunes blanches et noires

et goûter plus que du bout des lèvres

au space cake de renaissance des sorcières en magiciennes

qui pourrait, promis-juré,

foi de Crapaudine-Mélusine,

être plus enchanteur qu’empoisonnant

?

 

 

Remarque : Les Ateliers Sorciers auraient vu le jour (ou la nuit) en automne 1983, c'est-à-dire près de 30,7 années et demi avant le 22 juin 2013, donc il y a, à la louche, 11.111 jours et des poussières ce qui correspond à quelques 400 levers de lune blanche ou couchers de lune noire. Mais quel est le temps de gestation d’un centre culturel, la durée qui sépare le moment de sa conception de celui de sa naissance ?

 

Cette recette a été élaborée en deux mille 13 par Krépuscula Kochmarsky, éminence violette de l'asbl TOUT

 

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