« L'EVE DE RÊVE » : différence entre les versions
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Dernière version du 27 août 2021 à 12:11
LA BELLONE ?
LA DÉESSE DU SPECTACLE ?
Géante donc et généreuse et riant de toutes ses dents;
une femme
sachant jouer et aimant être jouée:
vierge peut-être, folle parfois, mais toujours belle
au grand théâtre de la vie.
L'insolence de son rire: vierge folle ou vierge sage ?
Dont la folie serait sagesse !
Au coucher de la pleine lune du solstice d'été, quand se relève le soleil,
Entourée par quelques derniers couples de fêtards qui s'enlacent en frissonnant,
Elle se rhabille, aidée par les jeunes imberbes du Conservatoire,
d'une sobre tunique blanche:
le Grand Jeu peut recommencer!
Car, dès que s'ouvre la saison théâtrale, au début de l'automne,
comment, pourquoi résister mieux qu'Elle
aux cris, aux chants, aux plaintes des comédiens?
Pourquoi, avec eux, avec Elle,
ne pas s'illusionner, chaque soir, de nouvelles aventures,
s'afficher dans d'autres oripeaux,
se griser de mille couleurs plutôt que de grisaille?
Pourquoi, avec eux, avec Elle, les jours de kermesse,
ne pas danser entre les bons géants de Bruxelles
et la reluquer qui relève, révèle Sa robe
toujours plus bigarrée, plus chiffonnée, plus engrossée de rêves...
… jusqu'au tomber du rideau, jusqu'à la clôture de la saison.
Ce soir là,
la reine aux mille jupons,
la mendiante aux haillons d'ombre et de lumière,
cachant son sourire derrière un loup (la plus belle affiche de l'année)
s'aventure dans les jardins du Botanique.
Stridences des flûtes, battements des tambours, gémissements des violons;
Tous les Polichinelle, toutes les Colombine, tous les Arlequin,
sont là pour la Fête de l'Été,
et c'est, sous la pleine lune, la Vierge Folle qui mène le bal,
sa robe tourbillonant bien haut comme une flamme.
Vraie flamme à minuit quand s'embrassent ses voiles d'artifices,
vieilles affiches qui tombent en cendres, en souvenirs:
la saison est morte...
Vive la saison!
Innocente qui renaît dans une tremblante nudité pour promettre,
avec quel sourire,
des extases inconnues...
Vite, qu'on la rhabille d'une sobre tunique blanche.
Notre Vierge Sage
Contexte : Concours organisé par la Maison du Théâtre de la Bellone ayant pour thème la réalisation d’une marionnette géante, symbolisant la Société du Spectacle et son Théâtre, et qui défilerait dans les rues de Bruxelles en compagnie des traditionnels géants des Marolles.
Technique : 1- Reproduction de deux mètres de hauteur en polyester de la Vierge Folle de Rik Wouters; 2 - Fixation de ce simulacre au centre d'une roue munie de trois bras permettant à trois personnes de la porter en la faisant tournoyer; 3 - Confection d'une tunique de lin monacale destinée à habiller l'idole, tunique qui sera encollée et surcollée des affiches des divers spectacles se succédant au cours de chaque saison au fur et à mesure de leur programmation; - Installation d'une soufflerie alimentée par batterie au moyeu de la roue pour, à divers moments critiques, provoquer le soulévement marilynien de la tunique.
Issue : Projet non sélectionné, certains membres du jury y voyant un scandaleux plagiat.
Année de conception : Été 1985
Remarque: La Bellone était déesse de la guerre au temps des romains. La guerre serait-elle devenue le grand jeu de la société du spectacle?
D'autres folles rêveries de TOUT?