Alors que c'est la crise

De Paul Gonze
Aller à la navigation Aller à la recherche

... les banquiers encaissent!

Tandis que les problèmes des boulangers sont croissants.

Que les bouchers, voulant défendre leur beefsteak, misent toujours sur le mauvais cheval.

Que les éleveurs de volaille se font plumer, que les éleveurs de chiens sont aux abois et que les pêcheurs n'osent plus hausser le ton !

Que, si les éleveurs de porcs sont dans la merde, les céréaliers sont sur la paille.

Que, si les brasseurs sont sous pression, les viticulteurs trinquent.

Que, si les électriciens résistent, pour les couvreurs, c'est la tuile, certains plombiers ayant carrément pris la fuite.

Que, dans l'industrie automobile, les salariés débrayent dans l'espoir que la direction fasse marche arrière.

Que, chez EDF, les syndicats sont sous tension avec une direction qui ne semble pas au courant.

Que les cheminots voudraient garder leur train de vie malgré le niombre de chômeurs débarqués sans crier gare.

Que les coordonniers en ont par-dessus la tête et les châpeliers le moral dans les talons.

Que les veilleurs de nuit vivent au jour le jour, que les pédicures travaillent d'arrache-pied, que les croupiers jouent le tout pour le tout, que les dessinateurs font grise mine, que les officiers partent en retraite, que les imprimeurs dépriment, que les météorologistes sont en dépression, que les curés bradent leurs actions de grâce...

Que les prostituées se retrouvent à la rue avec des clients traversant une aussi mauvaise passe que les joueurs de football ...

Que le risque est grand pour que les militaires passent enfin l'arme à gauche et que les politiques, fatigués de retourner leur veste, baissent définitivement leur froc.

Il ne reste dès lors que les artistes pour dorer la pilule de tout ce beau monde!

Et quelques poètes pour, rappelant que la crisei est un euphémisme, n'ont pas dit leur dernier mot.


Remarque: Ce texte plagie un courriel initialement reçu de Xavier Rouchaud, les modifications que j'y ai apporté reflètant mes obsessions d'anartiste papowète et ma conviction que toute création a un caractère collectif, convivial et est, par essence, copyleft