Au balcon des Beaux-Arts

De Paul Gonze
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Aurore est anartiste et ses compères et commères ne valent guère mieux, personne n'étant licencié(e) en peinture, sculpture, photographie... ou encore Histoire de l'Art. Dès lors, parler avec cette équipe  des Beaux-Arts, c'est croire pouvoir disserter sur le sexe des anges. Or qui peut prétendre, dans ce domaine, à une expérience crédible... objective. 

On comprend donc que ce manque total de références n'ait pu empêché l'une d'entre elles de jeter sur papier ses sentiments sur une des plus séduisantes peintures de l'histoire de l'art occidental: La Venus d'Urbino. Il fallait oser: Elle prétend que c'était une courtisane et qu'elle en savait un bout sur le grand Art, l'Art d'aimer. Elle prétend surtout que le clou de l'exposition Europalia Italia était un faux, un bel exemple de l'art de se faire baiser.

Avec pour fond de scène un tel trompe l'oeil, qui reprochera à Krépuscula d'avoir pris des libertés avec l'icône absolue de la peinture, dans le dos de ses plus belles sirènes ou encore sous sa face cachée la plus médiatisée.

Qui surtout reprochera à quiconque d'avoir cloné, démultiplié, altéré quelques autres oeuvres maîtresses de l'art occidental en les circonscrivant dans des triangles susceptibles de se spatialiser en divers "tétraèdres des perditions"? Voici les quatre faces du plus classique:

Le Remords de Cranach   L'Ombilic des Limbes de Goya    Le mille-pattes de Fontainebleau    Le Vertige du Titien

Petits témoignages qui prouvent qu'avec le temps tout certificat de paternité d'une oeuvre d'art est sujet à disputes. Et qu'on comprend mal comment un quelconque fils de femme peut s'estimer propriétaire d'images où, jouant au perroquet, il ne fait que plagier l'oeuvre du hasard et de la nécessité. 

Mais qu'importe puisque nous rêvons tous de jouer aux pirates?