« Correspondances & Dissonances » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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Version du 14 mai 2010 à 15:53

Qui s'étonnera que le poème des Correspondances écrit par l'auteur du pamphlet "Pauvre Belgique", ait inspiré Unala Bwana, nouveau belge attristé par les dissonances pervertissant toutes fromes de communication dans son pays d'adoption?

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles :
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


Première discordance à réciter devant le Pavillon des Passions Humaines après le pique-nique

Bruxelles est un bordel où putains et vilains
Dénaturent les plus sacrés godemichés*;
Poules et lions y souillent nos chers clichés**,
Par d’interminables et stériles jeux de mains.

Quant faux soupirs et creux échos se répondent,
Las de s’unir dans des coïts de poussière,
Chacun, sous son clocher, prie pour son derrière,
Mais tous, dans l’urine et la merde, se confondent.

Ils n’osent plus sourire avec les cupidons,
Rougir de plaisir, s’offrir avec abandon,
- préfèrent, corrompus par de haineuses proses,

Se branler dans l’ombre de leurs chambres closes,
en excitant jalousies et nombrilismes
Qu’enflent les délires du cunilinguisme.

Seconde discordance à réciter à la fin de la promenade devant l’Eglise du Béguinage

La Belgique est un musée où bronzes et pierres
Se murmurent sans fin d’équivoques aveux ;
Flallons et Wamands y ont tissé mille nœuds
Qui subliment leur complicité d’hier.

Ces compromis plastiques que l’esthète méprisent,
troubles symboles de mesquines disputes
et de retrouvailles entre clairons et flûtes,
Alternant grimaces et sourires, nous grisent.

Chantons nos monuments qui résistent aux vents,
roses, sucrés, crémeux comme des rêves d’enfants
- Et les autres aussi, bourgeois, gras et balourds,

Bien plus autistes que des muets et des sourds,
Qui se révèlent brol rongé par l’éternel
avant qu’en poussières tous ne roulent pêle-mêle.