« Deux petites baites qui montent, qui montent, qui montent » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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[[Image:Gants_de_vents_de_Cathy_Peraux_01_s.jpg|center|800x450px]]<br>
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Préambule:




Blanc, tout est blanc jusqu'au plus haut des cieux où des anges se font plumer pour cacher sous d'immaculés flocons de neige une sombre sapinière. Noire sapinière noire au cœur ténébreux de laquelle un chasseur solitaire, emmitouflé dans une lourde pelisse de loup-garou, étreint une pétoire d'un autre millénaire. Mais ce braconnier, embusqué dans la froideur de l'aube, doit somnoler qui ne lève pas son engin au passage de lièvres, daims, sangliers... ni même d'un vénérable cerf: quel empôté d'ainsi laisser passer sa chance d'orner le fronton de sa chaumière d'un aussi orgueilleux massacre! Ou romantise-t-il au point de ne vouloir tirer que biches, gardant de la savoureuse tendresse de leurs cuisses veloutées une inassouvissable nostalgie? Car, dusse-t-il attendre jusqu'au retour du printemps et de ses perce-neiges, il est évident qu'il n'est à l'affût que pour ce gibier, plus immobile qu'un bloc de glace. Qui soudain tressaille: là bas, la neige croule en poudreuse de la cime des conifères qu'aucun vent pourtant n'agite; là-bas, un taillis de houx, s'agitant sous sa couette, révèillent le vermeil de ses baies; là-bas, une naïve victime promet une joie rougeoyante à son assassin étranglant la crosse de son arme à s'en bleuir les mains... pour la laisser tomber: au lieu de la biche tant attendue, c'est un couple d'élé-gants, quadrupédes au long cou et au pelage ocellé de léopard dont un des biotopes de prédilection est de "cité ardente".
Blanc, tout est blanc jusqu'au plus haut des cieux où des anges se font plumer pour cacher sous d'immaculés flocons de neige une sombre sapinière. Noire sapinière noire au cœur ténébreux de laquelle un chasseur solitaire, emmitouflé dans une lourde pelisse de loup-garou, étreint une pétoire d'un autre millénaire. Mais ce braconnier, embusqué dans la froideur de l'aube, doit somnoler qui ne lève pas son engin au passage de lièvres, daims, sangliers... ni même d'un vénérable cerf: quel empôté d'ainsi laisser passer sa chance d'orner le fronton de sa chaumière d'un aussi orgueilleux massacre! Ou romantise-t-il au point de ne vouloir tirer que biches, gardant de la savoureuse tendresse de leurs cuisses veloutées une inassouvissable nostalgie? Car, dusse-t-il attendre jusqu'au retour du printemps et de ses perce-neiges, il est évident qu'il n'est à l'affût que pour ce gibier, plus immobile qu'un bloc de glace. Qui soudain tressaille: là bas, la neige croule en poudreuse de la cime des conifères qu'aucun vent pourtant n'agite; là-bas, un taillis de houx, s'agitant sous sa couette, révèillent le vermeil de ses baies; là-bas, une naïve victime promet une joie rougeoyante à son assassin étranglant la crosse de son arme à s'en bleuir les mains... pour la laisser tomber: au lieu de la biche tant attendue, c'est un couple d'élé-gants, quadrupédes au long cou et au pelage ocellé de léopard dont un des biotopes de prédilection est de "cité ardente".
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<span style="color: rgb(128, 0, 0);"><sub>''Prudence car il ne faut pas confondre le manu-manu et l’élégant, l’un étant à l’autre ce que l’orang-outang est au bonobo ou, en termes plus nuancés, ce que la marche militaire est au tango argentin. Le professeur Fred, biologiste et comportementaliste internationalement reconnu, a, dans plusieurs ouvrages faisant autorité, décrit les mœurs du manu-manu, sur base notamment des déclarations de l’explorateur Philémon qui prétend en avoir dompté et chevauché un spécimen. Jeanne Moreau a, dans sa chanson superbement exprimé le désarroi qu’éprouve un élégant devant ou sous un manu-manu, quadrupède mammifère dont l’origine est vraisemblablement plus proche de celle des diplodocus et autre tyranosaure que de celle des ...''</sub></span><br>
<span style="color: rgb(128, 0, 0);"><sub>''Prudence car il ne faut pas confondre le manu-manu et l’élégant, l’un étant à l’autre ce que l’orang-outang est au bonobo ou, en termes plus nuancés, ce que la marche militaire est au tango argentin. Le professeur Fred, biologiste et comportementaliste internationalement reconnu, a, dans plusieurs ouvrages faisant autorité, décrit les mœurs du manu-manu, sur base notamment des déclarations de l’explorateur Philémon qui prétend en avoir dompté et chevauché un spécimen. Jeanne Moreau a, dans sa chanson superbement exprimé le désarroi qu’éprouve un élégant devant ou sous un manu-manu, quadrupède mammifère dont l’origine est vraisemblablement plus proche de celle des diplodocus et autre tyranosaure que de celle des ...''</sub></span><br>


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Et qui, sur le tapis ouaté et virginal de la clairière, s'em-bras-au-ciel et se jambes-en-l'air avec autant d'innocente impudence que de grâce savante. Notre Nemrod bondit, halluciné par la pulsion de capturer ces jonvencelles vivantes. Mais elles, se jouant de la menace, valsent de gauche et de droite à chaque bond du vilain.&nbsp;Affreux qui s'écrase dans une gadoue brunâtre de neige fondante puis se ramasse et repart, haletant dans leur sillage pour se perdre dans l'illusion de les retrouver, jetant son bonnet de martre, se débarrassant de son manteau, se dégageant de ses bottes, arrachant sa blouse, déchirant son pantalon, pour, allégé, s'exténuer derrière ces gazelles qui maintenant l’ont piégé dans l'étouffante moiteur d'une jungle équatoriale...
Et qui, sur le tapis ouaté et virginal de la clairière, s'em-bras-au-ciel et se jambes-en-l'air avec autant d'innocente impudence que de grâce savante. Notre Nemrod bondit, halluciné par la pulsion de capturer ces jonvencelles vivantes. Mais elles, se jouant de la menace, valsent de gauche et de droite à chaque bond du vilain.&nbsp;Affreux qui s'écrase dans une gadoue brunâtre de neige fondante puis se ramasse et repart, haletant dans leur sillage pour se perdre dans l'illusion de les retrouver, jetant son bonnet de martre, se débarrassant de son manteau, se dégageant de ses bottes, arrachant sa blouse, déchirant son pantalon, pour, allégé, s'exténuer derrière ces gazelles qui maintenant l’ont piégé dans l'étouffante moiteur d'une jungle équatoriale...

Version du 6 octobre 2011 à 15:52

         

                                                                                                                             En pieux hommage

                                                                                                                             à Celle qui devrait mettre

                                                                                                                             au bout de chacune de mes phrases

                                                                                                                                                                                       trois ...


Préambule:


Blanc, tout est blanc jusqu'au plus haut des cieux où des anges se font plumer pour cacher sous d'immaculés flocons de neige une sombre sapinière. Noire sapinière noire au cœur ténébreux de laquelle un chasseur solitaire, emmitouflé dans une lourde pelisse de loup-garou, étreint une pétoire d'un autre millénaire. Mais ce braconnier, embusqué dans la froideur de l'aube, doit somnoler qui ne lève pas son engin au passage de lièvres, daims, sangliers... ni même d'un vénérable cerf: quel empôté d'ainsi laisser passer sa chance d'orner le fronton de sa chaumière d'un aussi orgueilleux massacre! Ou romantise-t-il au point de ne vouloir tirer que biches, gardant de la savoureuse tendresse de leurs cuisses veloutées une inassouvissable nostalgie? Car, dusse-t-il attendre jusqu'au retour du printemps et de ses perce-neiges, il est évident qu'il n'est à l'affût que pour ce gibier, plus immobile qu'un bloc de glace. Qui soudain tressaille: là bas, la neige croule en poudreuse de la cime des conifères qu'aucun vent pourtant n'agite; là-bas, un taillis de houx, s'agitant sous sa couette, révèillent le vermeil de ses baies; là-bas, une naïve victime promet une joie rougeoyante à son assassin étranglant la crosse de son arme à s'en bleuir les mains... pour la laisser tomber: au lieu de la biche tant attendue, c'est un couple d'élé-gants, quadrupédes au long cou et au pelage ocellé de léopard dont un des biotopes de prédilection est de "cité ardente".


Manu-manu combiné.jpg
Manu-manu combiné.jpg

Prudence car il ne faut pas confondre le manu-manu et l’élégant, l’un étant à l’autre ce que l’orang-outang est au bonobo ou, en termes plus nuancés, ce que la marche militaire est au tango argentin. Le professeur Fred, biologiste et comportementaliste internationalement reconnu, a, dans plusieurs ouvrages faisant autorité, décrit les mœurs du manu-manu, sur base notamment des déclarations de l’explorateur Philémon qui prétend en avoir dompté et chevauché un spécimen. Jeanne Moreau a, dans sa chanson superbement exprimé le désarroi qu’éprouve un élégant devant ou sous un manu-manu, quadrupède mammifère dont l’origine est vraisemblablement plus proche de celle des diplodocus et autre tyranosaure que de celle des ...


Et qui, sur le tapis ouaté et virginal de la clairière, s'em-bras-au-ciel et se jambes-en-l'air avec autant d'innocente impudence que de grâce savante. Notre Nemrod bondit, halluciné par la pulsion de capturer ces jonvencelles vivantes. Mais elles, se jouant de la menace, valsent de gauche et de droite à chaque bond du vilain. Affreux qui s'écrase dans une gadoue brunâtre de neige fondante puis se ramasse et repart, haletant dans leur sillage pour se perdre dans l'illusion de les retrouver, jetant son bonnet de martre, se débarrassant de son manteau, se dégageant de ses bottes, arrachant sa blouse, déchirant son pantalon, pour, allégé, s'exténuer derrière ces gazelles qui maintenant l’ont piégé dans l'étouffante moiteur d'une jungle équatoriale...

... dont j'émerge, tout nu et ruisselant de sueur. Le torse scarifié du sigle ésotérique de la divinité: un triangle noir sur sa pointe fendue, frappé à contre-sens de trois points écarlates. Et complètement désemparé car ma paire de belles aussi s'est dénudée dans la lumière aveuglante d'une plage méditerranéenne pour s'accoupler, là où le soleil flamboie, en ce superbe oiseau de paradis emplumé de rose et d'orange aux ailes plus gracieuses que mains, doigts et ongles de danseuse balinaise. Archange qui plane et tournoie pour soudain piquer dans les bleutés ultramarines. Espère-t-il embrocher au bout du bec de ses pouces quelque sirène dodue pour en nourrir ses oisillons ou a-t-il lui-même été hypnotysé, syphonné, gobé par la plus affreuse des méduses? Car, à ma stupéfaction, aucun aigle des mers ne refait surface là où maintenant émerge un récif éclaboussé par la marée montante. Impénitent curieux, je nage vers ce qui apparait être un fragment de temple grec, mieux, la tête d'une déesse monumentale au sourire ourlé par l'écume des vagues. Sourire qui s'élargit, s'épanouit, s'illumine, résumant en un fabuleux cyprea ocellata à l'échancrure nacrée tous les mystères d'Aphrodite.


Coquillage de venus Cyprea.jpg
Coquillage de venus Cyprea.jpg



Je plonge vers les lèvres de ce fruit de mer qui fera merveille dans mon cabinet de curiosités et réalise qu'une fois encore je suis dupe, l'objet de ma cupidité n’ayant pas le poli d'une porcelaine mais le soyeux d'un monokini de vacancière convertie au nudisme par les caresses océannes. Ou, plus précisément, la culotte d'une érotomane à la fente festonnée de dentelles rouges et noires. Erreur encore, qui va m'être fatale si je n'ai le réflexe de retirer mes doigts, rétracter mes mains, replier mes bras devant les babines, crocs, gueule d'une vouivre affamée. Que je fuis en rampant comme serpent des mers, couleuvre de ruisseau, vermisseau de marécages: Morsure! Qui me réveille, caparaçonnant de mes mains jointes le gland de ma verge plus raide qu'un bâton de pèlerin en partance pour le sanctuaire de la Vierge. Morfondu d'avoir eu si déraisonnable peur alors que, c'est évident, mon cauchemar violacé ne pouvait que virer au rêve rose quand des mains amies, entrouvrant le voluptueux calice d’une capucine épanouie, m’en révèleraient la mielleuse profondeur: l'impasse du Paradis auréolé par Son sourire ...

Fleur de capucine.jpg
Fleur de capucine.jpg

                                                                                   l'intérieur d'un gant?