Docteur Donald Ream

De Paul Gonze
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- ... voit le jour le 19 avril 1944 sur le haut-plateau du Katanga où il s'amuse à la créole jusqu'au moment où il se retrouve grèco-latin dans un collège anglais de province wallonne et dans la bruine belgicaine.
- Trop tôt égaré dans l’Université (catholique?) de Louvain, il en ressort trop vite, distingué ingénieur civil miné par le goût de la fête et d'impies incertitudes sur les rapports entre les arts et la technique; enfermé dans un laboratoire pour son mémoire de fin d'études, il n'avait pourtant pas eu la chance de s'enivrer du parfum libertaire de Mai 68.
- En bon fils à papa, il perd encore deux ans à se faire honorer du titre de "Master of Applied Sciences from Mac Gill University" à Montréal. Simultanément, est chargé de cours en géologie structurelle, chercheur d'or à Yellow Knife puis géophysicien dans la région des mille lacs. Entre-temps aussi, fait quelques voyages éclairs en Europe pour jouer au papowète, rêver d'université libre et brûler d'amour.
- Croit pouvoir s'éteindre en laissant pousser ses cheveux, en s'ouvrant la fontanelle et en poursuivant le soleil qui se couche sur les États-Unis, le Mexique, Hawaii, le Japon, la Thaïlande… puis, revenu de tout, retrouve  une Belgique toujours aussi mesquine et grise en septembre 71.
- Dans l'espoir de la faire rougir, devient membre de la cellule centrale du Mass Moving; s'associe à la diffusion du "Petit Livre Rouge des Écoliers" et au lancement du mensuel "Il fera beau demain"; Va peindre son ombre en rose à Hiroshima ("Shadow Project"); fait sauter trois bombes à papillons en plein Tokyo et en contrepoint au lâcher de la Place Saint-Marc à Venise ("Butterfly Project"); est rappelé dans la mère patrie pour se faire encoconner ("Human Incubation Test") et participer à la rédaction du "Traité de Méthodologie Culturelle à l’Usage de la Jeune Génération".
- Est, patatras, par son refus d'endosser l'uniforme kaki, obligé d'à nouveau s'expatrier comme directeur d'exploitation de carrières de manganèse au Zaïre dont il est expulsé manu militari puis de mines de plomb-zinc en Iran qu'il doit fuir.
- Dégoûté des gaspillages de la société capitaliste, cherche à travailler avec les communistes laotiens - bruits de mitraillettes – et se résigne à se laisser porter par la danse et la poésie au cœur de Bali; à traverser le Pacifique en trimaran; à remonter en stop l'Afrique… et, retour à la case départ - plat pays -, collabore à l'exécution, auto-daffé du Mass Moving.
- Ne voulant toujours pas porter de képi, doit encore s'étrangler dans un col blanc en Algérie, au Sénégal, au Nigeria… puis enfin libre, démobilisé, se marie, a un fils mais souffre de crises de plus en plus aiguës d'allergie à la société de consommation.
- Reconnu soixante-huit-tard attardé et nostalgique du Mass Moving, fonde alors, avec quelques autres anartistes et sous la pleine lune du solstice d'été 1978, l'asbl "TOUT (… les rêves se vivent-ils?)": Longue histoire avec plage sous les pavés, maisons transparentes, mobile lunaire, module de la paix, métamorphose de Charleroi en Charlerose… Trop longue histoire que son égérie, une certaine Aurore d'Utopie, a enjolivée à l'Institut Supérieur pour l'Étude du Langage Plastique en avril 2002 et qui, par ailleurs, est entoilée dans le site "www.toutopia.be".
- Impénitent touche-à-tout, collabore encore à des projets d'architectures mobiles, rénove quelques fermettes, conçoit des gadgets design, écrit sans publier, est commissaire d'exposition ("100 Artistes pour les 100 ans de la ligue belge des droits de l'homme", "Murmures de Sirènes", "be-Happy = be.Belgium") tout en tirant le diable par la queue.
- A ce titre, a même cru pouvoir ressusciter le Phare d’Alexandrie sous la forme d'une île flottante et héliotrope servant de musée sous-marin et de centre de communication virtuel; Jouit depuis des prestigieux ennuis d'être administrateur de l'Héliopharos Company du Caire.
- Plus fondamentalement, se demande aujourd'hui si, à travers le monde, l'art et la poésie, ce n'est pas l'énigme de la générosité, de la tendresse et de la beauté féminine qu'il n'a jamais pu percer.
- Reste néanmoins convaincu que l'art aussi a sa place, gratuite, dans la ville ouverte et le vécu de ses habitants plutôt que payante dans les maisons closes des ploutocrates, les catacombes de l'élite et les musées des bien-pensants. Espère donc que…
… n'est pas encore tout à fait mort.

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