LES RÊVES DE LA MER

De Paul Gonze
Révision datée du 15 septembre 2012 à 10:16 par Pge (discussion | contributions)
Aller à la navigation Aller à la recherche

Dans le bottin téléphonique d'Ostende, qui cherche trouve les coordonnées d'un abonné répondant au nom de "La Mer = De Zee".

S'il s'aventure à former ce numéro depuis même le fin fond des Ardennes, il entendra - bien évidemment - le souffle de la mer... retransmis en direct vingt-quatre heures sur vingt-quatre par un micro suspendu sous le tablier de l'estacade. Ainsi, selon que la marée est haute ou basse, que les vagues sont moutonnantes ou en furie, que le vent souffle du nord ou du sud, la voix de son interlocutrice sera plus ou moins cajoleuse ou vindicative ou hautaine enrouée... plus crédible en tout état de cause que le bulletin météo.

Cette initiative a fait des émules.

C'est ainsi qu'un navigateur solitaire, trouvant le temps long au milieu du triangle des Bermudes,décida, par le bais d'une conférence téléphonique relayée par satellite, d'arbitrer les opinions de l'Adriatique à hauteur de Dubrovnik, de la Mer Rouge et du Golfe d'Akaba en face de Râs Muhammad, du Pacifique Nord devant Vancouver, du Pacifique Sud quelque part au dessus des Maldives presque totalement submergées, du Détroit de Malacca à Kuala Lumpur... La mer d'Aral au delà de Kazalinsk brilla par son silence.