« La Géante » : différence entre les versions

De Paul Gonze
Aller à la navigation Aller à la recherche
Contenu ajouté Contenu supprimé
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
Du temps que la Nature en sa verve puissante<br>Concevait chaque jour des enfants monstrueux,<br>J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,<br>Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
Du temps que la Nature en sa verve puissante<br>Concevait chaque jour des enfants monstrueux,<br>J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,<br>Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux. <br> <br>J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme<br>Et grandir librement de ses terribles jeux&nbsp;;<br>Deviner si son cœur couve une sombre flamme<br>Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux&nbsp;;<br> <br> Parcourir à loisir ses magnifiques formes&nbsp;;<br>Ramper sur le versant de ses genoux énormes,<br> Et parfois en été, quand les soleils malsains,<br> <br> Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,<br>Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,<br>Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.<br><br>
<br>
<br>J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme<br>Et grandir librement de ses terribles jeux ;<br>Deviner si son cœur couve une sombre flamme<br>Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;<br>
<br>
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;<br>Ramper sur le versant de ses genoux énormes,<br>
Et parfois en été, quand les soleils malsains,<br>
<br>
Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,<br>Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,<br>Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.<br><br>


'' Par l'auteur de "Pauvre Belgique"''
''Par Charles Baudelaire, auteur de "[[Voir_du_belche_par_TOUT|<u>'''Pauvre Belgique'''</u>]]"''


<u></u>'''''[[Mes_douze_poèmes_préférés|<u>D'autres poèmes</u>]]'''''<i>[[Mes_douze_poèmes_préférés|Mes_douze_poèmes_préférés]] appréciés par le papowète</i>

Dernière version du 31 décembre 2014 à 19:25

Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.

J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement de ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;

Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,

Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.

Par Charles Baudelaire, auteur de "Pauvre Belgique"


D'autres poèmesMes_douze_poèmes_préférés appréciés par le papowète