PAIN PERDU à la MIE EPERDUE

De Paul Gonze
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C'est l'heure de la sieste! Tu songes à ton fiston qui rentrera bienôt de l'école avec ses copines. Si, pour le goûter, tu leur préparais du pain perdu, en adaptant la recette de ta grand-mère? Tu as justement quelques tranches de pain blanc rassis, une demi-douzaine d'oeufs de ferme, du sucre de canne, de la cannelle et de la crème de coco!

Mais tu n'as pas de temps à perdre! Et ta mie le sait: sans attendre, elle s'est couchée toute nue sur le dallage de la cuisine pour que tu puisses casser un premier oeuf au-dessus de son nombril: que c'est beau comme le zygote y repose dans son enveloppe d'ovalbumine glaireuse . Puis tu pommades sa gorge et sa nuque et ses épaules avec les blancs et jaunes de deux autres oeufs que tu as ouvert sur les pointes de ses seins. Tu casses enfin les trois derniers oeufs dans le nid triangulé par son pubis et ses deux cuisses jointes puis tu mets la main à la pate... Pardon: l'expression ici n'est pas appropriée. Il est vrai que ce n'est pas dans tes habitudes d'utiliser un fouet ni un batteur électrique. Tu fais donc avec ce que tu trouves sous la main... ou dans la sienne... et tu attends - ça ne prend pas des heures - que cela mousse.

 

Ca y est? Tu peux essuyer ta mie avec les grosses tranches de pain blanc un peu rassis de manière à ce que les deux faces de chaque tranche soit généreusement humectée de mousse jaunâtre. Tu les saupoudres de sucre vanillé et de cannelle tandis qu'elle remet sa joile robe à fleurs. Il était temps: tu entends la marmaille qui galope en chahutant dans le corridor; tu allumes le gaz, fais fondre le beurre dans ta poële à crèpes et y fait blondir, brunir les tranches de pain. ET voilà avec une généreuse couche de cassonade: Waoow, qu'est ce que c'est bon les enfants! Et toi, Marie, tu n'aurais pas aussi un petit creux?