Pour l'anniversaire d'une amie

C. rêvait, pour ses 50 ans, d'une belle fête avec un beau gâteau et cinquante bougies... Comme elle aimait aussi la mer, on est parti en bus, au petit dimanche matin, à cinquante copains-copines avec cinquante pelles pour Braidune, à la frontière franco-belge: là, les plages sont immenses et encore sauvages,  sans digue et buildingues de baiton. 

Le soleil était aussi invité avec une brise légère. C'était l'heure de la marée basse. Chacun s'est mis au travail et a entamé la construction de son château de sable entouré de  douves avec, au milieu, une petite pelletée de pigments rouge ou jaune ou bleu ainsi qu'un ballon blanc rempli d'hélium lesté d'une charge de carboglace. 

Á midi, les cinquante châteaux disposés en quinconce dans un triangle de 15 mètres de côté, cachait entièrement leur mystére. On s'est arrèté pour déjeuner, boire et rire en regardant la mer qui montait.

Vers deux heures de l'après-midi, les premières vagues remplssaient des douves des forteresse les plus avancées. Puis ça a été très vite avec les cinquante cônes de sable entourés par les flots dont les parois s'éboulaient de plus en plus vite. Apparurent alors, luisants comme des oeufs d'ange, les ballons qui, frémissant dans le vent, se désensablaient l'un après l'autre pour danser à deux mètres au-dessus des vagues colorées de trainées rouges, jaunes et bleues. La mer était chaude et donc le carboglace s'est rapidement transformé en vapeur bouillonnant dans l'ombre des ballons qui, soudain, l'un après l'autre, se sont envolés, loin dans le ciel bleu qui virait à l'orange. Puis le soleil est tombé dans la mer et on est allé se coucher.