RÊVE DE RÊVEIL

Au crépuscule du dernier jour d’une année frappée de sinistrose, le Grand Terril de Châtelet, à l’Est de Charleroi, est entré en éruption, crachant d’épaisses volutes de fumées blanches et rouges sous un ciel déjà plombé.

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Ce prodige, aussi intense que de courte durée, n’a fait heureusement aucune victime mais il est à craindre que de semblables cataclysmes se multipliant déciment une région déjà tétanisée par une incontrôlable pandémie.

Trois vulcanologues, alertés par des secousses sismiques aussi intenses que les vagues épidémiologiques, ont jugé préférable de ne pas affoler inutilement les autorités garantes de la sobriété publique déjà sous le feu des complotistes en cette période de confinement forcé. Prêts cependant à se sacrifier pour le bien public, ils ont pris le risque, devançant le couvre-feu, d’escalader les flancs du volcan pour étudier, jusque sur les lèvres incandescentes du cratère, les symptômes de la fièvre magmatique. Fièvre probablement due à la surpression résultant de l’interdiction, pour des millions de bouchons de champagne, de sauter de joie au plafond !

Leurs conclusions sont alarmantes : dans les semaines à venir, quasi tous les terrils de Wallonie, de Campine, du Nord de la France, d’Allemagne, d’Angleterre et même de Chine pourraient se rallumer… avec projections de pyroclastiques, coulées de lave et pluies de cendres ! Ainsi, il est à craindre que les carolorégiens partagent bientôt le sort des habitants de Pompéi. Par ailleurs, la quantité de fumeroles, obscurcissant pendant des années le soleil, provoquera une baisse de température, cause de famines prélude à des troubles sociaux bien plus sévères que la Révolution française.

Ce déchainement de colère tellurique, couplé avec la pandémie de Covid-19, poussera certains oiseaux de mauvais augure à prophétiser la fin du monde. Pour prévenir pareils délires paranoïaques, le Haut Conseil de la Santé Publique devrait dès aujourd’hui imposer, en plus du masque anti-Covid, le port du casque anti-chute de pierre-ponce.

Plus fondamentalement, l’Académie Royale des Sciences de Belgique est invitée à rebaptiser le Grand Terril Volcan YAPLUKA… faire ses prières… ou planifier, en parallèle avec la vaccination Urbi & Orbi, la migration des huit milliards d’humains vers la Lune et Mars : la société Space X, enflammée par la philanthropie prosélyte de Pfizer et Moderna, brûle d’impatience pour, moyennant adéquates subventions et clauses d’impunité, assurer le succès de l’opération à 94,5 %.

Certains espèrent cependant que ce mauvais augure s’inversera en présage de paix pour les belges de bonne volonté et pour huit milliards de leurs frères humains, prophétisant que, le jour de l’Epiphanie, un monolithe de type "Odyssée de l’Espace 2021" apparaitra au-dessus du volcan YAPLUKA.

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Aussi transparent que du cristal, étincelant sous le rayonnement solaire, d’aucuns l’apparenteront à ceux qui se sont dressés dans le désert de l’Utah, sur une colline en Roumanie, au bord d’une plage de l’île de Wight, … Attestera-t-il que les dieux ne sont plus fâchés, la terre à nouveau bienheureuse et un vilain virus trop content de s’évaporer comme rosée au soleil. Conviction confortée par le fait que la pointe du monolithe s’illuminerait la nuit, nouvelle étoile au firmament.

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Et par les délires d’une grande sorcière qui aurait sacrifié dans la gueule du YAPLUKA une fiole de Remdesevir (1900 €), prouvant aux carolorégiens que le terril du Boubier relie ciel et terre aussi magiquement que le Fuji Yama.