Des anges ou des démons au Béguinage

De Paul Gonze
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Toutes les maisons de la rue principale du Béguinage de Bruxelles sont blanches sauf la plus haute d’une chaude couleur terre de Sienne. Sa porte bariolée suggère qu’ici se visite un petit aMusée, un non-musée amusant ? Hypothèse que conforte divers artéfacts sur la façade.

Ainsi une dalle de pierre bleue rappelle le passage dans le quartier de l’auteur du bilieux pamphlet Pauvre Belgique qui cependant a encensé l’église du Béguinage rayonnant, à ses yeux, de la blancheur neigeuse d’une jeune communiante. Cependant le bas de la dalle a été brisée ou se serait brisée car la pierre, elle, ne peut pas mentir et prétendre que Bruxelles est une ville où tout est ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Au niveau du caniveau, un décrottoir en bronze plaqué d’or suggère l’inverse puisque l’ogresse qui y est figurée bouffe de la merde pour chier de l’or : serait-elle artiste ? Ou œuvre d’art comme le paillasson à piétiner dès le hall d’entrée.

Le propriétaire de la maison se définit par contre comme anartiste papowète ou romanteur plasticœur… Il se dit aussi déconservateur du Petit aMusée, tout en professant que les pas si beaux-arts ont, avant tout, la mission, gratuite, d’être vecteurs de reliance dans la ville ouverte et le vécu de ses habitants plutôt que le rôle, payant, d’enjoliver les maisons closes des ploutocrates, les catacombes de l'élite et les musées des bien-pensants.  Dans cette logique, il a transformé une rue de jette en plage, reflété la lune sur la Grand-Place, sublimé la capitale du Pays Noir en Charlerose, ...

Rêves que les Éditions du Caïd vont publier dans un déLIVRE d’anARTISTE dont la parution sera marquée, le 21 septembre, par l’apparition de deux de ses inspirateurs : Aurore, à la robe d’azur, s’envoilant loin de la terre, Krépusculor au manteau de pourpre y plongeant, qui s’accoupleront dans un tourbillonnant mobile au-dessus des visiteurs ou dans leur imaginaire.