Jean-Foutre

De Paul Gonze
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A finaliser


Firmin de Leernes n'a aucune formation artistique. Il n'est qu’un diplômé de l’Ecole des Arts et Métiers de la vieille université de Louvain. Il croit donc qu’une digue, un tunnel, un puits de mine… sont des ouvrages d’art. Aujourd’hui encore, il en reste persuadé, gardant en mémoire les photographies de locomotives, d’avions de chasse, de ponts aussi qui illustraient "L’esprit des Formes" d’Élie Faure. Pas vraiment une référence dans la bulle de l’art contemporain.

Ayant grandi au coeur de l'Afrique avec un père ingénieur des mines et une mère à qui on répétait qu'elle était un chef d'œuvre de la nature, il s'est familiarisé avec les Beaux-Arts en préférant les reproductions sur papier glacé d'aquarelles peintes à la bouche ou à l'orteil illustrant les calendriers vendus au profit des handicapés aux vilains masques africains qu'il ne fallait surtout pas toucher.

Ainsi normalisé, il n'est pas étonnant qu'en mai 1968, plutôt que de manifester dans les rues, Firmin soit resté enfermé dans le laboratoire de minéralogie de la faculté de géologie pour étudier les phases cristallographiques de la chalcopyrite. Bon mémoire qui lui a valu d’être accepté à l’Université Mac Gill de Montréal pour en sortir, deux ans plus tard, avec le titre de "Master in Applied Sciences with Honors". Pas le genre d’épithète qu’on se décerne dans les galeries branchées de Soho.

Par son oncle, le sculpteur Marcel Arnould, et par sa tante, la peintre René Demeester,


Durant l’été 1968, tandis qu’un de ses semblables marchait sur la lune, il a cherché de l’or dans les territoires du "couteau jaune" (Yellow Knike Territories dans le nord du Canada). Rêvant de découvrir un beau filon pour financer une université franche des beaux-Arts. Sans se douter que l’art se vit avant que de s’apprendre.

Début 1970, il part pour faire le tour du monde et sentir ce qui ne se lit pas dans les livres. En gros, de l’art brut

Au début des années 70, pour ne pas porter de képi, il est payé pour contrôler l’extraction d’oxydes de manganèse dans les carrières de Kisenge au Katanga puis pour diriger l’exploitation de minerais de plomb et de zinc dans les mines de Lakan en Iran… puis il décide de ne plus aller au charbon mais de se lancer dans l’exploitation des nuages, "les merveilleux nuages" chers à Baudelaire.