Qui souhaite le divorce de l'Introuvable et de l'Incroyable ?

De Paul Gonze
Aller à la navigation Aller à la recherche

Fin novembre, le secréaire d'Aurore d'Utopie a trouvé, dans sa boîte aux lettres, une belle lettre:



à laquelle il a poliment répondu:

Bruxelles, le 3 décembre 2023.



A l’attention - de Madame Marie Godet, Commissaire de l’exposition « Le Poids du Réel » ;

                  - de Madame Catherine Houdart, Echevine de la Culture ;

              - de Monsieur Xavier Roland, Directeur du BAM.

Chère Madame Marie Godet,

Chère Madame Catherine Houdart,

Cher Monsieur Xavier Roland,


Je vous remercie pour votre lettre, datée du 8 et reçue le 23 novembre, dans laquelle vous me demandez de prêter du 19 octobre 2024 au 16 mars 2025 deux curiosités du Petit aMusée, l’Introuvable ainsi que La Traversée du Rêve de Marcel Mariën, afin qu’elles soient exposées au BAM (Beaux-Arts Mons) dans le cadre de l’exposition « Le Poids du Réel : Surréalisme et Objet en Belgique ».

J’ai immédiatement annoncé la flatteuse nouvelle au Borgne mais celui-ci a tourné de l’œil à l’idée d’être pendant plus de six mois loin des yeux - et donc du cœur de sa fiancée, l'Incroyable qui s'en trouvait la larme à l’œil.

Bien que se sachant immortel, mon petit cyclope m’a alors expliqué qu’il avait dû attendre un demi-siècle avant de trouver, par l’entremise d’Aurore d’Utopie, mieux qu’une âme sœur, un trou de serrure par lequel il n’entrevoit désormais plus de lendemains qui chantent ailleurs qu’entre ses jambes, pardon ses branches.

Pour calmer leurs émois et répondre à votre souhait, il faudrait donc assurer leur accueil en couple aussi solidaire qu’un duo de verres de lunettes bifocales. Cependant quelques notabilités proches du singe Grand Garde, habitués à mettre leur nez dans ce qui ne les regarde pas, pourraient percevoir d’un mauvais œil l’affichage de leur liaison adultérine*** comme référence beauzarsienne au sein d’une exposition sur le poids du réel.

Comprenant que vous puissiez hésiter à courir ce risque, je vous suggère d’approcher la Fondation Marcel Mariën: cette dernière devrait être enchantée que l’un des vingt clones du "Monstrum Mariënis", sponsors du Passager Clandestin, puisse se donner en spectacle au BAM plutôt que dans quelque trou perdu de la capitale européenne.

Si néanmoins vous aviez l’audacieuse amabilité de garantir à l’Introuvable et à sa tendre moitié une hospitalité conforme à leur statut, j’ose croire que La Traversée du Rêve sera transportée de joie à l’idée de les chaperonner dans la Cité du Doudou, disposée même à cette fin - et pour autant que vous l’exigiez - à se séparer de son rejeton : « Un Rêve de Passage », étant convaincue que l’effet reste toujours lié à sa cause.

Dans cette espérance, je vous prie de croire, chère Madame Marie Godet, chère Madame Catherine Houdart, cher Monsieur Xavier Roland, que l’essence fondamentale de la vie (et de l'Art) est l’Amour (puisque même des objets d’obédience surréaliste engagés dans une idylle hollywoodienne peuvent l’illustrer) ainsi qu’en la réalité de ma rêveuse considération.







*** : Je dois vous confier, sous le sceau du secret, que ce couple, perméable aux mœurs dissolues de la jeunesse contemporaine, a déjà consommé et envisage, sur le conseil d’un fiscaliste, de se paxer plutôt que de monter à l’Autel pour se passer la bague au doigt.





Depuis silence radio ... Se pourrait-il, audacieuse supposition, que la raison en soit dans la croyance qu'un élève ne peut jamais répondre à son maître, qu'il ne faut pas confondre les torchons avec les serviettes et ce qui est authentifié donc spéculable avec ce qui est copyleft donc sans prestige? A moins qu'il ne faille y voir encore un coup fourré des néoféministes