Mais est-ce de l'art?

De Paul Gonze
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le Go between 02 p.jpg
Le Go between 02 p.jpg

  

J'adore ce cupidon trônant sur un trésor de pralines "Mon Chéri" qui, la tête auréolée de connecteurs mâles, plutôt que de tirer des flèches sur ses adulateurs, leur offre une gerbe de contacteurs femelles.

Je l'adore parce qu'il incarne ce que devrait être, à mes yeux, l'art:  un système d'interconnection sympathique, une maille de vecteurs de reliance, une source de jouissances d'autant plus intenses qu'elles sont partagées, démultipliées... rien n'interdissant d'apparenter le ravissement esthétique à l'extase mystique ou à l'orgasme amoureux.

L'art donc? Une activité humaine essentielle qui n'a d'autre utilité que le plaisir qu'elle permet de partager. Communion exemplifiée par la chanson éraillée de "What a Monderfull Word", par le nacre d'une perle dansant sous l'oreille d'une jeune hollandaise morte depuis longtemps, par le réverbère clignotant d'un allumeur égaré dans le plus noir des néants...

Et donc, oui, le monolithe du YAPLUKA est totalement inutile... mais aussi indispensable, pour se confronter à l'incertaine, peut-être absurde finalité de l'existence, que le sourire gratuit d'un.e linconnu.e.

 

Si beaucoup ont apprécié le projet fou d'ériger une version quasi éternelle (difficile de ne pas exagérer un peu quand on pris par le rêve) du Monolithe au sommet du Yapluka, au point d'alimenter sa cagnote de Dream Funding de près de 1.300 € en une semaine, quelques uns ont été choqué que je lance un opération de DREAM FUNDING pour financer l'érection de cette inutilité.

Dans ce contexte, j'ose apprécier sans doute plus 999 dons de 3 € que le geste flamboyant d'un.e mècène me versant 3.333  €, assimilant chacun des 3 € à une chope partagée (oh la guitte virtuelle) ou encore à un fin carré d'or que la plus légère brise pourrait emporter, déchirer, mais qu'un.e birman.e ou un.e balinais.e déposera sur les genoux de  son maître à penser, chacun.e étant conscient.e que son anodine offrande, son geste inutile, partagé par des milliers d'autres fidèles et répétés de semaine en semaine, auréolera son dieu, attestera son rayonnement, infusera d'une inapréciable valeur sa puissance de reliance ...

Qu'importe si les genoux du sage deviendront monstrueux:

Boudha enffeuillé d'or 01.jpg
Boudha enffeuillé d'or 01.jpg

  

que l'idole se sublime en une masse informe, une sculpure abstraite

 

Boudha enffeuillé d'or 02.jpg
Boudha enffeuillé d'or 02.jpg

 

Maintenant - suspense - le monolithe du Yapluka a-t-il vraiment quelques chances de briller ailleurs qu'au-dessus des landes d'Onirie. En effet, pour résister aux vents soufflant au sommet du Yapluka à plus de 200 km/h, le monolithe devrait être ancré dans un socle de béton de 5 tonnes. Soit 400 sacs de ciment, sable et gravier plus des  fers à béton et un peu d'eau à monter la haut puis peut-être à redescendre vers une dechetterie sous forme de concassé au marteau-pic puisque le terril du Boubier est un "monument classé" et une propriété privé...

 

nostalgique de plus anciens délires hebodomadaires?