Mais est-ce de l'art?

De Paul Gonze
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Le Go between 02 p.jpg
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J'adore ce cupidon trônant sur un trésor de pralines "Mon Chéri" qui, la tête auréolée de connecteurs mâles, plutôt que de tirer des flèches sur ses adulateurs, leur offre une gerbe de contacteurs femelles.

Je l'adore parce qu'il incarne ce que devrait être, à mes yeux, l'art: un système d’interconnexion sympathique, une maille de vecteurs de reliance, une source de jouissances d'autant plus intenses qu'elles sont partagées, démultipliées... rien n’interdisant d'apparenter le ravissement esthétique à l'extase mystique ou à l'orgasme amoureux.

L'art donc? Une activité humaine essentielle qui n'a d'autre utilité que le plaisir qu'elle permet de mutualiser, humaniser: communion exemplifiée par la chanson éraillée de "What a Monderfull Word", par le nacre d'une perle dansant sous l'oreille d'une jeune hollandaise morte depuis longtemps, par le réverbère clignotant d'un allumeur égaré dans le plus noir des néants...

Et donc, oui, le monolithe du YAPLUKA est totalement inutile... mais aussi indispensable, pour se confronter à l'incertaine, peut-être absurde finalité de l'existence, que le sourire gratuit d'un.e inconnu.e.

 

N'est-ce pas pour cette raison que plus d'un lecteur du délire du 21 janvier - lecteurs que je tiens encore à chaleureusement remercier  - est déjà devenu complice de la folie d'ériger au sommet du Yapluka une version quasi éternelle (difficile de ne pas exagérer un peu quand on est pris par le rêve) du Monolithe de Lumière, ayant, avec d'autres, alimenté sa cagnotte de Dream Funding de près de 1.300 € en une semaine.

Dans ce contexte, j'ose avouer que 999 dons de 3 € me toucheront plus le geste flamboyant d'un.e mécène me versant 3.333 €, assimilant chacun des 3 € à une chope partagée (oh la cuite virtuelle!) ou encore à un fin feuillet d'or que la plus légère brise pourrait emporter, déchirer, mais qu'un.e birman.e, balinais.e ou ... dépose aux pieds de  son maître à penser, chacun.e étant conscient.e que son anodine offrande, son geste inutile, parce que partagé par des milliers d'autres fidèles et répétés de semaine en semaine, auréolera son dieu,infusant d'une inappréciable valeur sa puissance de reliance ...

Qu'importent les genoux éléphantesques du sage

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et l'idole sublimée en sculpure abstraite

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Maintenant - suspense - le monolithe du Yapluka a-t-il vraiment quelques chances de briller ailleurs qu'au-dessus des landes d'Onirie. En effet, pour résister aux vents hurlant au sommet du Yapluka à plus de 200 km/h, le monolithe devrait être ancré dans un socle de béton de 5 tonnes. Soit 400 sacs de ciment, sable et gravier plus des  fers à béton et un peu d'eau à monter la haut puis peut-être à redescendre vers une déchetterie sous forme de concassé au marteau-pic puisque le terril du Boubier est un "monument classé" dans une propriété privée...

Suspense...

  

 

nostalgique de plus anciens délires hebodomadaires?