Un billet doux pour un bout de nez

De Paul Gonze
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Pour qu'ils ne puissent plus respirer dans l'au-delà et donc les envoûter, les égyptiens cassaient le nez des pharaons qu'"il nhooraient plus ou des notables dont ils avaient pillés la tombe.

Quand j'avais trois ou quatre ans, mon grand-père s'amusait à pincer mon orifice nasal entre son index et son majeur, lui imprimer une légère torsion puis retirer vivement sa main en glissant son pouce à la place mon nez pour s'écrier "Oh, j'ai arraché ton pif, que tu es laid sans pif; on dirait un petit babouin. Vite, je vais le remettre à sa place" et, avant que je ne fonde en larmes, il me rendait mon nez.

Maintenant que je suis grand-père, je reprends ce rituel avec ma petite fille et, la dernière fois que je l'ai fait, étrange paradoxe des jeux de la mémoire, m'est revenu à l'esprit la mésaventure d"un artiste peintre qui, dans les années soixante

 

 

Il est impossible de confondre le nez épaté d’un noir avec le nez aquilin d’un blanc babouin

odeur de sainteté